Il y a vraiment des jours où tout va de mal en pis, pensa Dale St James.

D'abord, il avait perdu la trace des Atridès, ces foutus monstres aux visages d'anges – accessoirement consommateurs de sang – créés par Riwan Astrani dans le but de détruire les Drakions et les descendants de la lignée royale d'Altasia. Depuis que Kennan et Leonora avaient réussi à enfermer les seigneurs Astranis sur Sytrion, Riwan ne rêvait que d'une seule chose : les libérer et se venger.

La création d'une race de soldats pratiquement invulnérable l'aidait à mettre ses projets à exécution. Néanmoins, les Atridès avaient quelques lacunes. Les rayonnements du soleil terrien affaiblissaient leurs pouvoirs magiques. Une excellente chose en songeant que les siens étaient à leur point culminant le jour. Mais dès la nuit tombée, la magie noire faisait son œuvre et rendait les Atridès beaucoup plus puissants et assoiffés de sang.

Durant un interrogatoire musclé, il avait appris que les Atridès étaient contraint de s'abreuver de sang. Auquel cas, ils risquaient de sombrer dans une folie meurtrière, sans retour en arrière possible. Le sang, humain ou non, était vital à leur équilibre. Ils n'avaient besoin que d'une faible quantité d'absorption mais il fonctionnait chez eux telle une drogue dure, entrainant une dépendance incontrôlable à mesure de la consommation. Certains devenaient insatiables, au point de tuer uniquement par plaisir.

Putain de toxicos, songea-t-il irrité. Apparemment cette enflure de Riwan appréciait les légendes terriennes et leur donnait vie avec un goût démesuré pour le gore. D'ici à la conception de Zombies, il n'y avait pas loin. Ce taré en était capable.

Rejetant cette idée ridicule de son esprit, Dale poursuivit son chemin, non sans oublier où le conduisait son devoir. En tant que gardien de la famille royale, les Drakions avaient ordre de servir et protéger les Salvis. Ils étaient en quelque sorte leur garde personnelle. Seulement, ils n'étaient plus sur Altasia et les Salvis s'étaient volatilisés depuis des siècles.

Bien qu'élevé dans le but de combattre les Astranis et leur âme damnée, Dale ne supportait plus cette vie d'obéissance aveugle. Son optique était claire et surtout déterminée : tuer. Et à l'occasion massacrer les Atridès.

Ce monde était sa terre et dans l'ombre, il protégeait les humains, même si certains ne le méritaient pas. Il adorait être le grand méchant loup, celui peuplant les craintes de ses ennemis. Cela l'amusait profondément et le ciel savait qu'il n'avait pas beaucoup d'occasion de rire.

Depuis quelques jours, ses nerfs étaient mis à rude épreuve. Son père avait osé lui demander de retrouver la fille de Kigoran, prince d'Altasia, alors que la direction du clan n'était plus entre ses mains suite à des erreurs impardonnables.

Aujourd'hui, le chef du Clan Drakion n'était autre que lui-même.

Il n'avait pas de temps à perdre et rechercher une gamine totalement ignorante de ses pouvoirs, de ses devoirs et de sa destinée le mettait en rogne. Pour lui autant que pour le reste de sa famille, Altasia était plus un mythe que la terre de ses ancêtres. Ce monde, il ne le connaissait que part l'intermédiaire de son grand-père Draco. Or, celui-ci l'avait convaincu de retrouver cette Kara O'Connor pour le bien du clan. Draco l'ayant élevé et aimé pour deux, il ne pouvait jamais rien lui refuser.

La colère se disputait avec la raison, surtout venant d'un homme assommé de préjugés concernant une race de lâches ignorants. Cette sang-mêlée serait probablement banale et ennuyeuse à mourir. Ses responsabilités rongeaient tout son temps. Pourquoi Draco n'avait-il donc pas confié cette tâche à Aydan ou Lukas ? Sa fureur redoubla. Il pistait ce salaud de Xander, l'assassin de sa mère depuis trois jours et avait presque mis la main sur lui, lorsque Draco lui avait envoyé ce message : “ Même si ton père et moi sommes en froid, je suis de son coté en ce qui concerne la jeune Salvis. Nous avons besoin d'elle et de la Pierre qu'elle porte autour du cou. Elle est vitale pour la survie du clan ”.

Il avait beau maudire le monde entier, sa conscience lui soufflait que Draco avait raison. Bordel de merde. À cause de cette fille, il était contraint d'abandonner la chasse en pestant contre le mauvais sort s'acharnant sur lui. Il avait vécu sept cent quatre-cinq ans sans se préoccuper des Salvis et voilà que tout venait de changer. Le monde devenait fou. Correction, son monde. Celui des humains était à mille lieues d'imaginer quels monstres sournois se tapissaient dans les ténèbres.

La rage au cœur, il grommela en fixant le ciel grisâtre de cette métropole urbaine et polluée. L'odeur de l'essence emplissait l'air. Ses narines frémirent sous cette puanteur chargée des émanations de gaz. Il n'avait qu'une hâte : rentrer dans ses chers Highlands qui lui manquaient désespérément. Dès qu'il aurait accompli cette fichue mission, il quitterait cette ville et le plus tôt serait le mieux.

Mais où pouvait-il trouver une jeune femme dont le visage lui était inconnu ? Combien avait-il de chance de la retrouver dans une ville aussi grande, avec aussi peu d'information? Il devait mettre la main sur cette fille le plus vite possible. La Terre regorgeait d'espions Atridès certainement mit au parfum et sur la piste de la fille. Ce chien de Riwan a bien avancé ses pions, médita-t-il en fixant durement les passants osant le dévisager. Aujourd'hui encore, il avait découvert une nouvelle facette de la personnalité de son grand-père, chose qu'il ne lui connaissait ni d'Ève ni d'Adam. Draco St James possédait un humour qui lui échappait. Il revoyait une fois de plus son visage buriné, ses yeux émeraudes pétillant d'amusement alors qu'il lui expliquait en riant sous cape qu'il sentirait la Salvis.

OK, les Drakions avaient la capacité de se transformer en dragon et en d'autres animaux féroces à volonté, mais de là à ressembler à un fichu clebs ! Dale enragea de nouveau lorsqu'il se remémora le rire grave de Draco. Personne n'avait jamais eu le culot de se moquer de lui. Et Dale abhorrait ce sentiment de totale impuissance.

Mais qui était-il pour seulement songer à défier son mentor, l'homme qui lui avait tout appris, tout donné ? Il désirait par dessus-tout que Draco soit fier de lui, fier de l'homme qu'il était devenu. Son propre père, le fils de Draco l'avait abandonné, renié et maudit en perdant sa femme. Dale concevait que Doryan puisse souffrir atrocement mais lui aussi vivait avec cette douleur permanente au fond du cœur et de l'âme. Sa mère avait été le centre de son univers. Pas un jour ne passait sans que ses pensées ne soient tournées vers elle. Elle lui manquait cruellement et il devait apprendre à vivre sans elle. Néanmoins, elle vivait dans son souvenir.

En soupirant, il poursuivit son chemin dans Ingram Street. Même tenu à l'écart, Doryan ferait tout pour utiliser les pouvoirs de la jeune Salvis. Ses erreurs ne seraient jamais les siennes. Son devoir était de protéger cette fille. L'honneur le lui commandait. Il songea un bref instant au face à face inévitable avec Doryan et aux paroles acerbes de ce lâche. Il l'exécrait et ses frères le haïssaient autant que lui. Malgré tout, le comportement de son père était sa croix. Il la portait car il en était l'unique responsable. Doryan avait perdu tout sens des réalités en perdant sa compagne et le poids de la culpabilité le rongeait. Sa mère était morte à cause de lui et rien ne pourrait jamais modifier le passé.

En passant devant l'une des nombreuses boutiques, il prit le temps de regarder son reflet dans la vitre. Ce fut l'image d'un homme, avec de longs cheveux noirs cascadant en vagues souples sur ses épaules, des pommettes hautes, un nez droit, des lèvres fermes à l'arc sensuel et des yeux légèrement en amande couleur améthyste cerclés de jais. C'était son reflet, son visage humain. Les femmes le qualifiaient de beau brun ténébreux et les hommes le craignaient à cause de ce regard sombre et torturé. Il se savait grand mais la silhouette que lui renvoyait la vitrine était celle d'un homme gigantesque.

Dale portait admirablement son mètre quatre-vingt-dix-huit, tout comme ses muscles puissants et déliés, taillés dans du marbre. Beaucoup de ses anciennes conquêtes d'une nuit lui avaient dit qu'il était un homme sublime. Mais dans ce monde où les cannons de la beauté était à la maigreur, tout était relatif. Une question lui revenait sans cesse : pourquoi Draco avait-il tellement insisté pour que ce soit lui qui parte à la recherche de cette fille et non l'un de ses frères ?

Quand, il serait enfin rentré chez lui, il lui poserait la question. Pour le moment, il devait retrouver la fille et la protéger des Atridès. Contre son gré, s'il le fallait.

À cet instant de ses réflexions, son téléphone sonna. Il sortit le portable dernier cri de la poche de son jean noir et regarda le numéro qui s'affichait. Numéro masqué. Fais chier ! C'était bien sa veine ! Il n'avait qu'à laisser sonner. L'opportun comprendrait vite que son appel lui importait peu.

Malheureusement, la sonnerie persista et au bout de huit fois, il décrocha, excédé.

  • St James !

  • C'est bien vous que je cherchais à joindre St James, répondit une voix masculine inconnue.

  • À qui ai-je l'honneur ? demanda-t-il d'un ton frisant l'ironie.

  • Kigoran Salvis.

Oubliant ses préoccupations, Dale sentit un regain de haine gonfler son cœur.

  • Où êtes-vous ? rugit-il.

  • Peu importe le lieu où je me trouve Drakion. Tu dois retrouver ma fille et de préférence avant minuit.

Il rêvait ou ce connard arrogant venait de lui donner un ordre ? Personne ne se permettait de donner d'ordre à Dale St James au risque de passer de vie à trépas. Seulement, ce lâche de Kigoran s'était envolé dans la nature et il ne pouvait le localiser. Il devrait remettre son envie de le trucider à plus tard. Bien qu'il brûlait de l'envoyer au diable et ses ordres avec lui, son sens du devoir et de l'honneur était le plus fort.

  • Vous m'emmerdez Kigoran !

Il eut le culot incroyable d'éclater de rire. Dale grinça des dents.

  • Primo, je ne reçois d'ordre de personne. Fourrez-vous ça dans le crâne une bonne fois pour toute ! Secundo, vous feriez bien d'accoucher maintenant, avant que je ne perde patience !

  • Cette nuit, j'ai eu une vision.

  • Merveilleux, ironisa Dale.

  • Deux hommes essayaient de tuer ma fille ce soir. Elle sortait d'un restaurant. L'Étain. L'un de ses hommes était Xander et il l'accompagnait...

Étrange, le ton de Kigoran résonnait en lui tel un vilain mensonge. Il chassa cette idée saugrenue de son esprit en grondant. Le Salvis ne l'aurait jamais appelé pour sauver sa chère et tendre progéniture, si ce n'était pas une question de vie ou de mort.

  • Vous me demandez l'impossible Salvis. Je ne sais même pas à quoi ressemble votre fille. Bordel, je ne suis pas devin !

  • Tu la reconnaîtras grâce au pendentif. Elle le porte au tour de son cou. C'est un fragment de l'une des trois Pierres de pouvoir et si les Atridès s'en emparent, tu sais comme moi quelles en seront les conséquences. Riwan essaiera de rassembler les Pierres pour libérer Ardan et Eoghan de Sytrion. Il faut à tous prix les empêcher de les réunir.

Cinglé, complètement frappa dingue ! Kigoran avait confié une arme d'une puissance redoutable à sa fille. Il n'en revenait pas d'autant de stupidité.

  • Vous savez Kigoran, je pensais que ceux de votre espèce étaient intelligents. Mais apparemment, je me trompais, persifla Dale.

  • Toujours à discuter n'est-ce pas Drakion ? répondit Kigoran d'une voix mêlée de sarcasme.

  • Pour info Salvis, les Drakions ne sont pas vos putains de chien. Comme s'il vous suffisait de siffler pour que l'on exécute tous vos ordres ! ragea Dale à deux doigts de raccrocher.

Kigoran réagit à cette attaque après une minute de silence.

  • Falcon St James était le gardien et le protecteur de ma famille ! Ce qui fait de votre famille, les gardiens de nos enfants ! fit sèchement Kigoran.

Dale ressentait la présente envie de lui casser la figure. Ce Salvis ne le connaissait pas, ignorait tout de sa famille et des sacrifices qu'ils enduraient au cours de ces derniers siècles. Les poings crispés, Dale refoula sa colère avec difficulté et d'un ton mielleux asséna :

  • Nous ne sommes pas sur Altasia. Ici, il n'y a pas de famille régnante sur laquelle nous devons veiller. Ce temps-là est révolu. De plus, je refuse de jouer à la nounou pour votre maudite gamine. J'ai un clan à diriger, des responsabilités. Vous savez le même genre de responsabilités que vous avez lâchement abandonné.

Un long soupir accablé retentit dans le téléphone.

  • Je comprend ta colère Dale... J'ai fait des choix dont je ne suis pas fier, mais l'avenir de ma fille n'a strictement rien à voir avec mes actes. S'il le faut, je suis prêt à te supplier...

  • Mais vous ne le ferez pas puisque vous savez très bien que mon sens de l'honneur prévaut sur mes désirs.

  • Si je pouvais la protéger moi-même, je ne te demanderai pas...

  • Demander ?! Vous vous foutez de ma gueule ou quoi ? Vous m'avez ordonné, pas moins !

  • Les vieilles habitudes ont la dent dure.

Levant les yeux au ciel, Dale sentit l'agacement s'emparer de lui. Il ne l'avouerait jamais à Kigoran, mais il avait déjà accepté cette mission. Décevoir Draco était bien la dernière chose qu'il souhaitait.

  • Je le ferai mais ensuite vous vous démerderez avec votre fille !

  • Merci.

  • Attendez avant de vous réjouir ! Je la trouve, je lui dis que vous m'avez envoyé et basta.

  • Impossible.

Cette fois, le Salvis poussait sa chance trop loin et il ne prendrait pas de gant avec lui.

  • Soit je lui dis la vérité, soit vous vous débrouillez sans mon aide. Au cas où vous n'auriez pas pigé, c'est à prendre ou à laisser ! vociféra Dale furieux.

Un nouveau soupir retentit dans l'appareil.

  • Pour elle comme pour mon fils, je suis mort depuis trois mois.

Ce salopard de Salvis venait de le coincer, telle une souris entre les griffes d'un chat. Il retint un juron bien senti. Dans tout les cas, il ne pouvait renier sa promesse, il n'était pas comme son père. Cependant, il avait le droit d'éprouver de la colère et une sacrée dose de frustration.

  • Mais pourquoi avoir fait ça ? Franchement ça me dépasse !

  • Drakion ! s'emporta Kigoran. Si je l'ai fait, c'est uniquement pour le bien de mes enfants. S'ils savaient que je suis en vie, ils me rechercheraient. L'an dernier, Kara a failli mourir par ma faute... Et je ne supporterais pas qu'il lui arrive encore le moindre mal. Ce serait jeter du sang dans un océan rempli de requin. Les Atridès retrouveraient et tueraient mes enfants. Je ne peux leur faire courir ce risque. Pour leur sécurité, je dois rester caché.

Dale émit un claquement de langue réprobateur.

  • Sans vous, ils sont en danger. Votre égoïsme est consternant. Vous les laissez seuls, sans protection pour vous tirer comme un lâche. Et le meilleur dans tout ce merdier, c'est que je suis persuadé qu'ils ne savent même pas se servir de leurs pouvoirs, railla Dale.

  • Chacun de mes enfants possèdent des pouvoirs dont ils ignorent tout...

Nouveau mensonge, songea Dale. Kigoran était loin d'être un imbécile, il avait probablement dû les mettre en garde. Du moins, leur inculquer les bases réglementaires suffisant à leur survies.

  • Les pleins pouvoirs d'un Salvis ne peuvent se révéler qu'en présence de leur âme sœur.

Voilà, c'était officiel. Les Salvis étaient des fous de premier ordre. Et dire qu'on lui avait souvent reproché sa brutalité... La bonne blague ! Lui, au moins, n'était pas complétement frappé. Si seulement Kigoran ne le tenait par le carcan du devoir, il l'aurait envoyé balader. Cette fille serait une mission comme tant d'autre. Il ferait son job et lui dirait adieu sans regret.

  • OK. Je la retrouverai.

Tout à coup, un grondement puis un grand éclat de rire résonna.

  • Je n'en doute pas un seul instant mon garçon. Prend garde à ton cœur, dit-il en raccrochant.

  • Qu'est-ce que... merde ! Cet abruti m'a raccroché au nez. Je déteste ces conneries de voyant.

Kigoran lui payerait chèrement ce mauvais tour. Lorsqu'il aurait mis la main sur sa maudite carcasse, il rirait beaucoup moins.

Grinçant des dents, il fusilla du regard le groupe d'adolescentes le fixant d'un air énamouré. Il gronda. Elles sursautèrent et filèrent sans demander leur reste. Ses pensées le ramenèrent vers la Salvis. Cette Kara O'Connor. Il savait maintenant où la trouver. Il n'avait plus qu'à attendre patiemment l'heure de leur rencontre.

Sauf que patience et lui ne faisaient pas bon ménage et cela ne fit qu'accroître sa mauvaise humeur. Dale ruminait entre ses dents lorsque son portable sonna de nouveau. Sa journée était fichue à cause de la Salvis. Il le lui ferait sentir dès leur rencontre et comme si cela ne suffisait pas, il fallait qu'il soit harceler au téléphone ! Il décrocha en grognant :

  • Ouais, St James !

  • Tu es d'une humeur de dogue !

Le ton sec de Grayson lui arracha un sourire.

  • Désolé, Gray. J'étais sur le point de chopper Xander et...

  • J'ai besoin que tu me rendes un service.

Il eut envie d'exploser de rire. Cela avait dû demander un effort considérable à son cousin de l'appeler et surtout de lui demander une faveur. Il mourait littéralement d'envie de le faire mariner, mais Grayson était plus que son cousin, plus que sa famille, il était également son ami et ils se comprenaient et se soutenaient tous les deux.

  • Je t'écoute Gray.

  • Ambre a trouvé un travail.

  • Première nouvelle.

  • Ouais, tu parles. Mademoiselle veut vivre sa vie.

  • Gray, Ambre est majeure, elle n'a pas besoin de ton autorisation.

Un grondement furieux lui parvient et Dale dut écarter le téléphone de son oreille, il ne tenait pas à perdre son ouïe. Dès que Grayson se calma un peu, Dale remit l'appareil contre son oreille.

  • Qu'est-ce que tu veux dans ce cas ?

  • Elle finit le travail vers dix-sept heures et...

  • Donne-moi l'adresse et j'irai la chercher, OK.

Grayson soupira de soulagement.

  • Euh... Elle bosse dans une bijouterie sur Buchanan Street.

  • Ambre te fait des cachoteries mon vieux. Il y a peut-être un homme la-dessous.

  • Impossible !

Grayson était bien trop buté pour réaliser qu'Ambre avait grandi. Elle était devenue une superbe jeune femme et son frère s'entêtait à ne voir en elle qu'une gamine sans protection.

  • Je vais me débrouiller, ne t'inquiète pas.

  • Je te remercie Dale.

  • Pas de problème. Dis moi, Draco est-il de bonne humeur ?

  • Il est étrange depuis ton départ.

  • C'est-à-dire ?

  • Il ne cesse de sourire comme un idiot en se frottant les mains. Son attitude est déconcertante. Il ne t'a pas demandé de faire quelque chose de bizarre, j'espère ?

Si tu savais. Il m'envoie direct en enfer, pensa Dale, accablé.

  • Rien que je ne sache régler seul.

  • Si tu le dis, marmonna Grayson, visiblement peu convaincu. Bien, je compte sur toi.

Grayson raccrocha brusquement. Or, ses propos angoissaient énormément Dale.

Draco ? Sourire ? Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait anguille sous roche. Personne ne pouvait le manipuler sans encourir sa colère sauf lui et ce vieux singe le savait pertinemment.

 
 



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